L’homosexualité au théâtre

Publié le par R.L.

Beautiful Thing aborde les amours homosexuelles de deux adolescents dans une banlieue ouvrière anglaise.
On pourrait penser l’homosexualité entré et accepté dans les mœurs de nos sociétés occidentales.


Les mentalités ont évolué en ce sens mais force est de constater que l’homosexualité fait encore peur et provoque toujours l’intolérance de certains. Comment accepter son homosexualité quand on est jeune ? Comment un jeune garçon peut-il affirmer son identité sexuelle quand il découvre les rapports amoureux et charnels ? Ce sont ces questions que pose Jonathan Harvey dans la pièce Beautiful Thing, sur fond de crise sociale.

Le Théâtre de Poche à Bruxelles propose en  ce moment cette pièce mise en scène par Georges Lini. Le décor, signé Anne Guilleray, est simple mais efficace: sur la scène, un jardin communautaire et une façade divisé en trois maisons. La première est occupée par la famille de Léa, la seconde, par celle de Jamie et la troisième, par Steve et sa famille. Le public suit la vie quotidienne de ces trois adolescents et de leurs entourages : leurs doutes, peurs, questions, coups de gueule.  Léa, virée du lycée, est fâchée avec la vie et en quête d’un peu d’amour et d’écoute.

Souvent, elle s’échappe dans son monde rythmé par les chansons de Mama Cass. Jamie n’aime pas l’école et se met bientôt à la fuir. Pour lui, elle est trop cruelle, il lui préfère le jardin communautaire, son banc et le soleil qui va avec. Enfin, il y a Steve, martyrisé et battu par un père alcoolique. Il tente d’oublier son quotidien par le sport qu’il pratique au lycée. Petit à petit, naîtra entre les deux garçons une histoire d’amour. Histoire d’amour qu’il leur faudra cacher, par peur, par pudeur, et surtout, parce qu’ils souffrent de se savoir différents.

Parmi leurs proches, Sandra, la mère de Jamie, une femme qui s’est battue pour éduquer son fils. Pour elle, la vie est un combat et elle en a eu des batailles à gagner : des hommes violents à l’absence de père pour son fils, en passant par le manque d’argent. C’est une femme qui fait preuve d’écoute dans tout ce petit monde. Loin d’être un modèle maternelle, elle tente de soigner les plaies de ces écorchés vifs. Son fils, y compris. Les personnages tantôt émeuvent le public, tantôt les amusent. C’est une pièce qui parle vrai, cru, sans tomber dans un trop plein de pathos ou de vulgarité. C’est sans fioriture, c’est brut mais terriblement attachant. Et les comédiens, tous de qualité, portent à bras-le-corps cette pièce qui sans militantisme, s’attache à évoquer l’homosexualité avec humanité.

Jusqu’au 29 mars au Théâtre de Poche, 1a Chemin du Gymnase, Bruxelles. Tél. : 02-649.17.27.

Mise en scène de Georges Lini.
Avec Toni D’Antonio (Toni), Gauthier de Fauconval (Jamie), Elsa Poisot (Léa), Grégory Praet (Steve), Térence Rion  (Steve), Pascale Vyvère (Sandra).

Publié dans Culture

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