In God we trust

Publié le par C.C.

A l’heure de la visite du Pape Benoît XVI et de la campagne des présidentielles aux Etats-Unis, la question des valeurs se pose de manière très forte. Les candidats doivent se prononcer sur leurs convictions religieuses et leur relation à Dieu.

Lors de son actuelle visite aux Etats-Unis, le pape a été accueilli par le Président américain Georges W. Bush. Il est ainsi le deuxième pape reçu à la Maison Blanche, après Jean-Paul II par Jimmy Carter en 1979. Dans un pays qui compte 69 millions de catholiques, la religion tient un rôle important dans la vie des américains. La religion y est officiellement séparée de l'Etat, principe est assuré par la Constitution. Son premier amendement garantit la non-ingérence de l'Etat dans les religions ainsi que la liberté de culte. Une enquête publiée en décembre 2004 dans le Wall Street Journal Europe affirme que 75 % des Américains se déclarent croyants, pour 43 % de pratiquants. Dans la campagne présidentielle en cours, 7 électeurs américains sur 10 ont indiqué que la religion est un facteur déterminant leur choix du prochain président. D’où l’importance pour les candidats de s’exprimer sur leur croyance pour obtenir des suffrages.

Selon le magazine britannique The Guardian, bien qu’historiquement démocrate, en  2004, une majorité de catholiques a voté pour le républicain Georges W. Bush. Les démocrates travaillent à reconquérir cet électorat. Hillary Clinton et Barack Obama, les deux derniers candidats encore en lice pour l’investiture démocrate, ont fait des déclarations quand à leurs opinions religieuses.

« Je ne pense pas que j’aurais pu embarquer dans ce voyage qu’est la vie sans avoir un ancrage dans la grâce de Dieu et sans posséder ce sens du pardon et de l’amour inconditionnel », a expliqué Hillary Clinton. Elevée dans la foi baptiste, la sénatrice de l’Etat de New-York fait partie de cette Eglise, la plus répandue chez les protestants américains. En tant que Première Dame, elle s’est rendue régulièrement aux messes à la Foundry United Methodist Church de Washington. Elle est actuellement membre d’un groupe de prière au Sénat qui regroupe des républicains et des démocrates. Dans son autobiographie Mon histoire,  Hillary Clinton décrit sa foi comme « une part importante, bien que profondément personnelle de sa vie et la vie de sa famille ». Elle y écrit que sa foi l’a aidée dans les jours et les semaines qui ont suivi le scandale Monica Lewinsky et la procédure d’impeachment contre son mari lancée par la Chambre des Représentants en 1998.

Barack Obama, a, lui,  soulevé de nombreuses controverses liées à sa foi.

Il décrit son éducation comme non « particulièrement religieuse ». Son père, un Kényan, a été élevé dans la foi musulmane mais est devenu athée avant de rencontrer sa mère. « Ma mère était la personne la plus spirituelle que je connaisse, mais elle se méfiait de toute forme de religion organisée », a confié Barack Obama. Le sénateur de l’Illinois a dès le début de sa campagne fait face à des rumeurs le décrivant comme musulman, sujet sensible dans l’Amérique post-11 septembre.  Tout d’abord, son second prénom, Hussein, hérité de son père, a conduit les médias à s’intéresser à son identité religieuse. Le remariage de sa mère avec un Indonésien a aussi conduit le jeune Barack Obama à vivre cinq ans en Indonésie. Il a été en primaire dans une école catholique pendant deux ans, puis dans une école publique majoritairement musulmane pendant un an. Mais il n’a pas reçu pour autant une « éducation islamique ». Barack Obama est protestant et fréquente depuis plus de vingt ans l’église Trinity United Church of Christ.

En mars dernier, il a été interrogé sur les propos du pasteur Jeremiah Wright de cette église de Chicago. Il s’agit d’un proche de Barack Obama qui a célébré son mariage et baptisé ses enfants. Le pasteur avait déclaré que « le terrorisme américain est responsable des attaques du 11 septembre » et que « les Noirs américains ne devraient pas dire que "Dieu bénisse" mais que "Dieu maudisse l'Amérique" en raison du traitement que le pays leur réserve ». Le candidat démocrate a répondu par un discours sur les races dans lequel il a qualifié ces dires de « diviseurs » et de « chargés racialement ».

Plus récemment, il s’est expliqué sur ses propos polémiques concernant les « Américains moyens » des « petites villes » qui se raccrocheraient aux armes et à la foi pour oublier leurs difficultés financières. Il a alors reconnu avoir tenu des propos « maladroits » comme « cela arrive souvent dans une campagne présidentielle ». Mais, a-t-il insisté, « la religion constitue un rempart, c'est un fondement quand toutes les autres choses ne vont pas ». Barack Obama a expliqué qu'il essayait d'être « le mieux possible un instrument de la volonté de Dieu ».

John McCain, le candidat républicain, a pour sa part expliqué que sa foi l’a soutenu durant les cinq années et demie passées comme prisonnier durant la Guerre du Vietnam. Il a précisé qu’il lui était « nécessaire de croire en Dieu afin de conserver à travers toutes les horreurs de la guerre un sens de la responsabilité morale pour lutter à rester un être humain ». Dans son livre Foi de mes Pères, il déclare avoir ressenti l’amour de Dieu en découvrant les mots "Je crois en Dieu" gravés sur un mur de la prison. Il a aussi mentionné avoir participé à des services religieux avec d’autres prisonniers de guerre et dit qu’« il a prié plus souvent et de façon plus fervente qu’il ne l’avait jamais fait en tant qu’homme libre ». « Je ne suis pas épiscopalien. Je suis baptiste », a-t-il annoncé en septembre dernier. Une semaine plus tard, il a mis l’accent sur le fait que « le plus important est qu’il soit un chrétien ».

Quelque soit l’issue du scrutin au soir du 4 novembre, lorsque le nom du 44ème Président des Etats-Unis sera connu, il peu probable que la religion aura autant d’influence à la Maison Blanche qu’elle n’en a maintenant. Georges W. Bush a révélé dans son autobiographie qu’en 1985, à 39 ans, « le révérend Graham a semé dans mon coeur les graines de la foi... C'était le commencement d'une nouvelle vie où je remettais mon coeur à Jésus Christ ». Quand on lui a demandé pendant la campagne 2000 quel était son philosophe politique préféré, il a répondu Jésus Christ, parce qu'« il avait changé mon cœur ». Pour lui, la politique et la religion sont entremêlés. Membre de l'Eglise évangélique méthodiste, il dit qu'il lit la Bible chaque jour. La foi est entrée effectivement au sein du bureau ovale, car il fait précéder d’une prière chaque réunion du cabinet.

Publié dans Monde

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C
Voilà un blog que je revisiterai !!!
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